PARLONS... Identité

Mis en ligne le 15/11/2025

L’identité 

Au fond de chaque personne se trouve une question profondément enracinée : « Qui suis-je et quelle est ma place dans le monde qui m’entoure ? ». En d’autres termes, qu’est-ce qui fait que je suis « moi » ? Qu’est-ce qui me définit ?

Introduction

De nombreux éléments contribuent à définir l’identité. Certains appellent cela des étiquettes. Mais suis-je seulement défini par mon/mes rôle/s (ami, frère ou sœur, sportif, étudiant) ? Suis-je réduit à mes traits de personnalité (réservé, extraverti, confiant) ou aux origines sociales et culturelles de ma famille ? Suis-je mes pensées, mes émotions, mon corps, mon âme, mes actions, mes peurs ou mes rêves, ce que j’aime ou ce qui est important pour moi ? … une somme de tout cela ?  Est-ce que je suis enfermé(e) dans ces étiquettes ? Et qu’est-ce que j’en fais ? Est-ce que je les rejette, je les accepte ou je les recrée ? Est-ce que c’est normal d’agir différemment selon les contextes ? Et est-ce que l’on est toujours la même personne ?

Tant de questions, plus ou moins conscientes, sont présentes dans la tête des jeunes. Pour certains ces questions sont constantes, pour d’autres bien plus passagères.

Remarque : Lors ce que la question de l’identité est évoquée auprès des jeunes aujourd’hui, la tendance est de porter beaucoup d’attention aux questions d’identité, de genre et l’orientation sexuelle. Bien que ce soient des sujets importants, cet article traitera la question de l’identité d’un point de vue global.

La période de l’adolescence

Durant la période de l’adolescence, le jeune passe progressivement d’enfant à adulte. Ce changement est accompagné d’une quête identitaire et pleins de changements. 

1. Contexte

En effet, les enfants sont d’abord crédules. Puis vers l’âge de 11-12 ans, ils deviennent capables de questionner ce qu’on leur dit. Ils attendent des réponses, critiquent et doutent. Cela s’explique en partie par le développement de leur cerveau qui leur permet de mieux comprendre les concepts abstraits, comme l’idée de Dieu. Ils remettent alors en question les valeurs qu’on leur a transmises, ce qu’on leur a appris, les normes et le fonctionnement de ce qu’ils connaissent par rapport à leurs nouveaux environnements, mais aussi selon leurs fréquentations. Il est important d’encourager la curiosité de l’adolescent, en choisissant d’aborder les thèmes fondamentaux de la foi chrétienne (par exemple, qui est Jésus), pour qu’ils puissent se confronter personnellement avec la Parole et choisir par eux-mêmes.

Ce temps de questionnement et de construction peut les pousser à se renfermer sur eux-mêmes. Néanmoins, comme une chenille qui passe par l’étape de la chrysalide avant de devenir un papillon, ce temps de transition d’une durée indéterminée est essentiel dans leur développement.

2. Expérimentation 

L’adolescence est une période de construction, un temps pour expérimenter et changer. C’est un apprentissage qui se vit et qui demande au jeune d’oser, d’essayer, de se tromper parfois. Ce n’est pas toujours facile. Certains discours encouragent les jeunes à tout tester, à agir comme si tout était possible, parce qu’il n’y aurait rien à perdre et qu’il ne faudrait pas avoir de regrets. Dans cette étape de vie nécessaire à la construction de la personnalité, se pose alors la question des limites à ne pas dépasser.

Pour découvrir qui il est, votre adolescent(e) peut être amené à “tester” différentes passions ou styles vestimentaires qui pourraient vous semblez un peu étranges. À moins qu’il n’y ait des dangers réels pour lui (automutilation, consommation de drogue, etc.) ou que ce soit des choix de vie que vous avez explicitement interdit au sein de votre famille (tatouage, piercing, tabac, etc.), il est généralement préférable de ne pas se braquer devant leurs expérimentations. Trop les taquiner à ce sujet peut les faire se sentir non compris, peu soutenus, voire ébranler leur confiance en eux.

Construire son identité

1. Que dit la société ?

Autrefois, l’identité était attribuée, plutôt que créée ou découverte. Il y a 200 ans, si votre père était agriculteur, il était supposé que vous le seriez aussi. L’identité ne tournait pas autour des sentiments ou des rêves personnels. Au contraire, l’identité se basait sur l’appartenance à une communauté (familiale, nationale et religieuse) et l’idéal culturel était que les gens sacrifient leurs désirs individuels pour le bien de la communauté. La culture occidentale individualiste rejette l’idée d’une figure d’autorité nous disant qui nous devrions être ou ce que nous devrions faire. 

Beaucoup de discours actuels portent des messages comme “tu peux compter que sur toi” ou “sauve-toi, toi-même”. Redéfinir son identité — dans le monde réel et virtuel des réseaux sociaux — semble être une liberté. Mais se créer ou se découvrir peut laisser un sentiment de désorientation, de vide existentiel. Nous pouvons être incertains de ce que nous devrions faire de notre identité. Pour se construire, les adolescents sont invités à expérimenter et à s’auto-observer.

2. Suis ton coeur

Le monde actuel va vite, très vite. Une nouvelle tendance (ou trend) sur les réseaux sociaux ne dure que quelques semaines et le réflexe face à une difficulté est plutôt de changer que de faire des efforts. Cela influence les comportements des jeunes, bien qu’ils cherchent pourtant parfois une stabilité. Mais comment faire quand tout change en permanence ? Quand les relations, les personnes que l’on connaît, changent-elles aussi ? Quand le futur nous apparaît difficile ?

Nous vivons dans une ère de post-vérité, dans laquelle on ne reconnaît aucune vérité unanime, chacun a la sienne et ne pas respecter cela serait considéré comme un manque de tolérance. « Suis ton cœur », même si ta famille ou tes amis ne sont pas d’accord avec ce que tu choisis. L’expression de soi est souvent considérée comme une valeur importante. Par conséquent, il est demandé aux jeunes de se positionner très tôt sur de nombreux sujets différents et complexes (leur avenir, les questions de politique, d’orientation sexuelle, et de genre).

2.1 Etre authentique, être soi-même

Se positionner oui, mais pour la génération Z, il est tout aussi important de rechercher l’authenticité, de s’affirmer dans son identité et ses choix, de s’assumer “tel qu’on est”. 

2.2 Auto-observation 

Les jeunes sont encouragés à s’auto-observer, à analyser eux-mêmes leurs comportements et leurs pensées. Selon certaines personnes comme le théologien Jean Calvin, ou plus récemment le pasteur et auteur Peter Scazzero, se connaître soi-même permet de prendre conscience de l’être entier que Dieu a créé dans toute la richesse de ses composantes : émotionnelle, sociale, physique, intellectuelle et spirituelle. Cela nous permet d’examiner nos motivations, les manières dont nous avons tendance à blesser ceux que nous aimons, les styles de communication utiles et inutiles, et nos désirs. Attention, parfois cela peut devenir une source de mal-être.

Que dit la Bible ?

En tant que chrétien, nous croyons que la vérité c’est Jésus lui-même (Jean 14.6). Dieu aime tellement l’être humain qu’il a envoyé Jésus pour  prendre sur lui la faute du péché, qui séparait l’homme de Dieu (Jean 3.16). Par sa mort et sa résurrection, Jésus nous offre le salut.

Nous sommes créés et aimés 

Les êtres humains sont créés en image de Dieu (Genèse 1.27). Il nous aime, peu importe ce que nous faisons ou ne faisons pas. L’amour de Dieu envers nous est stable (Esaïe 54.10). Aucun drame familial, aucun échec scolaire, aucune lutte contre le péché, aucune tragédie ne peut jamais changer l’amour de Dieu pour nous.

Notre identité en Jésus 

Christ offre une identité inébranlable qu’aucune erreur ne peut remettre en question. 

En acceptant Jésus comme Sauveur et Seigneur, nous devenons ses enfants adoptifs (Galates 4.5, Romains 8.15, Jean 3.3). Nos dettes sont annulées, nous recevons un nom nouveau et nous avons tous les droits que possèdent les héritiers de Dieu. Voilà notre identité première : fils et fille adoptif/ve de Dieu. C’est une nouvelle base solide sur laquelle nous pouvons construire notre identité.

Cette identité est stable, parce qu’elle n’a rien à voir avec nos performances ou nos actes, ou avec mes envies, mes actions et mes pensées. Jésus nous rend libre du péché et peut aussi nous libérer des influences, des addictions…  Pourtant, souvent, ce n’est pas si simple. Comme l’apôtre Paul le partage en Romains 7.17-25, la manière dont nous voulons être dans le monde et notre nature humaine sont régulièrement en conflit. 

Dieu nous voit tel que nous pouvons être, mais nous aime tels que nous sommes. Cela ne veut pas dire que Dieu nous laisse nous construire nous-même. En effet, Dieu transforme nos vies comme un potier (Esaïe 64.7 et Jérémie 18.1-6). C’est ce que l’on appelle la sanctification. Nous sommes progressivement transformés à l’image de Jésus et restaurés pour devenir qui nous étions censés être à l’origine (sans le péché).

Les jeunes entendent ces messages depuis leur enfance, mais ils ont besoin qu’on les répète et qu’ils les voient à l’œuvre dans nos vies de responsables (par des actes concrets d’amour inconditionnel, de patience, de pardon, etc.).

 Importance de la communauté 

Dieu nous encourage à vivre en communauté, pour grandir ensemble, pour ne pas rester seul, pour partager avec nos frères et sœurs en Christ nos joies comme nos difficultés (Matthieu 18.18-20, Hébreux 10.24-25, Psaumes 133.1). La communauté permet de répondre à des besoins existentiels de l’être humain, comme le besoin d’appartenance (selon la pyramide des besoins de Maslow). C’est un besoin important à l’adolescence. La société individualiste ne peut pas gommer notre nature « communautaire ». Ainsi, la famille et l’Église ont des rôles clés dans la construction de l’identité des jeunes.

La communauté de chrétiens est imparfaite. Ne laissons pas nos jeunes se détourner de l’Église à cause des humains imparfaits qui la constitue, mais assurons-nous de leur présenter la vérité avec amour.

Ce que nous voulons pour nos adolescents, c’est qu’ils se voient comme Dieu les voit : aimé et jamais seul (Deutéronome 31.8). « Ceux qui connaissent ton nom se confient en toi. Car tu n’abandonnes pas ceux qui te cherchent, ô Eternel ! » (Psaume 9.11).

À toi maintenant :

Questions pour un jeune :

  • Quels sont les mots que tu utiliserais pour répondre à la question : Qui es-tu ?  Qu’est ce qui te vient en tête quand tu entends cette question ? 
  • Si je demandais à tes amis, que dirait-il te toi ?
  • Quels mots pourraient-ils utiliser ?
  • Selon toi, quelles fausses idées les gens pourraient avoir sur toi ?
  • Qu’est-ce que tu aimerais que les autres voit quand il te regarde ?
  • Est ce que tu te souviens d’un moment où tu savais qui tu étais ? Où tu te sentais bien, toi-même ?
  • Est ce que tu veux bien essayer de me le décrire ?
  • A l’inverse, as tu déjà vécu un moment où tu avais le sentiment de ne plus savoir qui tu étais, un moment où tu ne te sentais plus bien ? Si oui, qu’est ce qui s’est passé pour te faire ressentir cela ? 
  • Qu’est-ce qui est important pour toi ?
  • A ton avis, comment Dieu te voit ? Si tu ne sais pas, est-ce que tu aimerais Lui demander de te le montrer ?
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Questions si votre adolescent est sur les réseaux sociaux :

  • Est-ce que tu suis quelqu’un qui te fais sentir mal dans ta peau ou qui te donne un sentiment d’insuffisance ?
  • Qu’est-ce qui, dans son profil, te fait te sentir en insécurité ou te rend mal à l’aise ?  
  • Suis-tu quelqu’un qui t’encourage ?  
  • Comment les réseaux sociaux impactent-ils la façon dont tu perçois ta valeur personnelle et ton identité ?
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En pratique :

Ces annexes ont pour objectif d’accompagner la mise en pratique de l’article sur l’identité à travers des outils simples et concrets.
En la téléchargeant, tu y trouveras :

  • Annexe 1 : Que faire maintenant ?

  • Annexe 2 : Feuille de travail – Transformer les mensonges

  • Annexe 3 : Qui nous sommes en Christ !

À toi maintenant :

Question pour soi :

  • Quand est-ce que j’ai ressenti de la peur la dernière fois ?
  • Est-ce que j’ai facilement réussi à identifier sa source ?
  • Qu’est-ce que j’ai eu comme réaction face à cette peur ? Est-ce que ça a marché ?
  • Comment j’aimerais que les autres réagissent envers moi lorsque j’ai peur ou que je suis stressé(e) ?

Question pour un jeune :

  • Est-ce que tu es souvent stressé ? Tu saurais dire qu’elle est la cause ? 
  • Est-ce qu’il t’arrive d’avoir peur pour quelque chose ?  
  • Est-ce que tes peurs sont parfois démesurées ?  
  • Comment est-ce que tu aimerais que je réagisse quand tu ressens de la peur ?

En pratique

  • Pour aller plus loin et parler des générations avec votre famille ou vos amis, découvrez bientôt le jeu de société « Le Dîner ».

Clique ici pour nous indique que vous êtes intéressé(e)s.

Sources

Fiche Axcis sur l’identité : A Parent’s Guide ToTeen Identity :
https://axis.org/resource/a-parent-guide-to-teen-identity/

Vidéo : L’identité de Guillaume Dulude : https://www.youtube.com/watch?v=dcc7-MrM5pc

Interviews (Jérémie et Laetitia & Patrick) de la campagne de fonds « rendre la vérité accessible aux jeunes » (fin 2024) de JPC : à retrouver dans le magazine le flash et le documentaire sur le site de JPC France. 

Podcast : Chercher son identité, devenir soi-même ft. Eva – Chez Sally 

Podcast : Croyances VS identité : ce qui te définit vraiment – David Laroche le podcast 

Podcast : Legacy, Dans le cerveau des ados – invité : Luigi Davi (à retrouver sur Spotify)

Article: Sur la pyramide de Maslow https://blog.hubspot.fr/marketing/pyramide-de-maslow

Ressources